Veille bibliographique 22 mai 2011

Privation de sommeil, astrocyte et activité mnésique / Modafinil et hypersomnie idiopathique / réadaptation cardiaque et SAOS / Anomalies anatomiques et fonctionnelles et SAOS

Neurobiologie

- Il est admis que la privation de sommeil est passible d’avoir un impact sur les fonctions cognitives. Cependant les mécanismes de cette incidence demeuraient obscurs. Les auteurs d’une première étude ayant identifié l’adénosine comme une molécule partie prenante dans les déficits cognitifs induits par une période courte de privation de sommeil (PS) ont réalisé une étude complémentaire parue dans le Journal of Neuroscience (11mai 2011 11 ;31(19):6956-62 produisant la preuve que les gliotransmetteurs ATP (adénosine triphosphate) et l’activité des récepteurs adénosiniques A1 contribuent aux effets de la privation de sommeil sur la plasticité synaptique de l’hippocampe et le type de mémoire qui dépend de l’hippocampe et suggère une nouvelle cible thérapeutique pour pallier les déficits cognitifs liés à l’hippocampe et générés par une privation de sommeil.

Neurologie

- L’autorisation de mise sur le marché du modafinil dans les indications d’hypersomnies idiopathiques a été suspendue suite à une recommandation de l’Agence Européenne du Médicament (EMA) du fait d’un nombre de données insuffisantes eu égard à ses bienfaits sur les patients porteurs de cette pathologie. Le ratio bénéfices/ risques du modafinil est ici envisagé et évalué en contexte d’hypersomnie idiopathique (HI) avec ou sans allongement de la durée de la nuit vs narcolepsie avec cataplexie dans le cadre d’une étude parue dans la revue Sleep Medicine (14 mai 2011, menée sur une cohorte de 104 patients IH et de 126 patients atteints de narcolepsie avec cataplexie. Les résultats obtenus manifestent un équilibre bénéfices/risques présentant une balance parfaitement acceptable chez les patients HI avec ou sans allongement de la durée de la nuit, similaire au ratio observé dans le cadre de l’indication de narcolepsie avec cataplexie.

- Dans Sleep Medicine (11 mai 2011), également, une étude ouverte des effets cliniques de la lévothyroxine, une hormone thyroïdienne, sur le sommeil prolongé et la somnolence diurne excessive de 9 patients porteurs d’hypersomnie idiopathique apporte des données probantes sur sa pertinence en termes d’efficacité et de tolérance pour les indications d’hypersomnie.

Respiration

- Le Journal of Interferon & Cytokine Research (16 mai 2011) publie une étude visant à déterminer les différences de profil inflammatoire entre les patients à haut risque de contracter un syndrome d’apnées du sommeil obstructives eu égard aux patients présentant un risque faible, sur un échantillon de 16 patients en réadaptation cardiaque, et à apprécier les effets de 4 semaines de réadaptation sur les taux de cytokine dans les deux groupes.

- Les anomalies anatomiques, fonctionnelles et l’obésité sont analysées et pondérées en fonction de leur incidence respective sur la survenue d’apnées du sommeil dans une étude menée au Japon sur un échantillon de 134 patients mâles. A l’issue de cette étude, il apparaît qu’outre l’âge et l’obésité, facteurs confirmés comme déterminants, ces anomalies anatomiques et fonctionnelles ont une incidence non négligeable sur la sévérité des apnées obstructives et sur le nombre d’événements respiratoires apnées/hypopnées au sein de cette population.