Congrès – Nociception et somnambulisme

Par le Dr Régis Lopez

Assistant hospitalo-universitaire
Centre de référence national maladies rares, narcolepsie hypersomnie idiopathique
Unité des troubles du sommeil, Service de neurologie
Récipiendaire d’une Bourse « Congrès du Sommeil » 2013

 

« Dysrégulation de la nociception dans le somnambulisme de l’adulte »

Le somnambulisme est un trouble du sommeil fréquent responsable d’un impact important sur le fonctionnement diurne. Il survient à partir d’éveils brutaux en sommeil lent profond. Notre expérience suggère que le somnambulisme est associé à des perturbations des phénomènes de perception de la douleur. En effet, il est rapporté une importante fréquence du somnambulisme chez les sujets souffrant de migraine, et de plus nos patients nous rapportent souvent s’être blessés au cours d’un épisode de somnambulisme sans avoir été réveillés par la douleur. Nous avons réalisé une étude afin de comparer la fréquence des phénomènes douloureux chez des sujets somnambules et des sujets ne l’étant pas. Nos résultats révèlent que 44% des patients somnambules rapportent des problèmes de douleur chronique, en comparaison à 20% chez les sujets non somnambules. Les problèmes de céphalées sont particulièrement présents, avec notamment une fréquence élevée de migraine (20% contre 2%). Les somnambules interrogés sont près de la moitié à s’être blessé au moins une fois lors d’un accès. Parmi eux, 77% n’ont pas perçu la douleur au moment du traumatisme, mais à leur réveil le lendemain matin. Les résultats de cette étude renforcent l’hypothèse d’une implication du sommeil lent profond dans les phénomènes de douleur chronique. De plus, l’absence fréquente de douleur perçue pendant un accès suggère que le somnambulisme correspond à un état d’activation cérébrale dissocié